L'hiver canadien, d'un océan à l'autre

[caption id="attachment_2867" align="alignright" width="217"]Jonathan Gadoury, météorologue au Intact Lab. Jonathan, météorologue au Intact Lab.[/caption]

 

Le Canada est une contrée de paysages diversifiés. Côtes, montagnes, plaines, lacs… sa météo change donc selon les régions.

Nous nous sommes demandé de quoi avait donc l’air l’hiver aux quatre coins du Canada. Jonathan, météorologue au Intact Lab, a pris le temps de décortiquer les particularités hivernales de chaque province!

Bienvenue dans l’hiver canadien!


Colombie-Britannique

point-v02-1Notre périple s’amorce en Colombie-Britannique. À l’ouest des Rocheuses, le climat est maritime sur la côte, avec neige peu fréquente et peu abondante. Les vents y sont par contre parfois forts. Vancouver est souvent épargnée, car elle est protégée par l’Île de Vancouver.

« Les régions côtières subissent fréquemment de forts vents car il y a peu de friction sur l’eau. La friction a le pouvoir de ralentir la vitesse du vent. Cependant, l’eau conserve mieux la chaleur que le sol, donc les températures côtières sont plus clémentes en hiver. »

Est des Rocheuses

point-v02-1À l’est des Rocheuses, le climat est continental. Les précipitations sont faibles puisque les Rocheuses agissent à titre de barrière, contrant les dépressions venant de l’ouest, mais cette zone subit de grandes variations de températures, et de forts vents à cause du Chinook. Le sud de la zone peut recevoir de fortes quantités de neige.

« Le chinook est causé quand une masse d’air venant de l’ouest voit son humidité bloquée par les Montagnes. Ceci rend sec l’air du côté est et le réchauffe rapidement en descendant des montagnes.»

Prairies

point-v02-1Dans les Prairies, le climat est continental. Tous les habitants de la région vous le confirmeront : les hivers sont froids! Le temps est généralement sec, avec de faibles précipitations de neige, mais le vent et les basses températures peuvent causer du blizzard.

« Winnipeg, au Manitoba, est la ville canadienne enregistrant régulièrement les plus basses températures moyennes en hiver. »

Sud de l’Ontario

thumb-article-Sud-OntarioLe sud de l’Ontario bénéficie d’un climat plus doux grâce à sa latitude méridionale et aux Grands Lacs, qui entreposent la chaleur et fournissent de l’humidité. On y voit donc de fortes accumulations de neige et des cocktails météo variés à cause de l’alternance gel et dégel!

 

Ouest du Québec et nord de l’Ontario

point-v02-1L’ouest du Québec et le nord de l’Ontario vivent la même réalité, soit un climat continental, du froid et des tempêtes de neige occasionnelles.

 

 

Vallée du Saint-Laurent

point-v02-1La vallée du Saint-Laurent, où se trouve le sud du Québec, est particulièrement exposée au risque de pluie verglaçante. Pourquoi? À cause de l’effet de canalisation des vents du nord-est, qui fait qu’une mince couche d’air froid abaisse la température de la pluie sous 0 degré Celsius juste avant d’atteindre le sol. La température y est généralement froide à cause de ce même vent.

« La plus verglaçante se produit lorsque qu'une précipitation sous forme liquide rencontre une masse d'air dont la température est sous zéro et se transforme donc en glace dès qu’elle entre en contact avec tout ce qu'elle touche. »

Est du Québec

point-v02-1À l’est du Québec, l’humidité du golfe du Saint-Laurent, la topographie et les vents du sud occasionnent des tempêtes fréquentes. D’importantes chutes de neige peuvent être enregistrées en une tempête. Les bourrasques de neige sont fréquentes.

« Ce qu’il faut retenir ici est que le relief canalise les chutes de neige sur certaines régions plus que d’autres. »

Maritimes

point-v02-1 Le climat hivernal des Maritimes ressemble à celui de l’est du Québec, mais avec des températures un peu plus clémentes. De fortes tempêtes venant du Sud et longeant la côte de l’Atlantique peuvent causer d’importantes chutes de neiges et des vents forts. Les bourrasques de neige sont fréquentes.

« L’océan Atlantique constitue une source d’humidité qui alimente les dépressions et crée les fortes chutes de neige.»

Terre-Neuve et Labrador

point-v02-1À Terre-Neuve et au Labrador, les hivers sont froids et venteux. On rapporte que le facteur vent cause des températures de -25 à -35 degrés sur l’île et -40 degrés au Labrador.

« Le vent comme tel ne baisse pas la température, mais affecte la température ressentie, puisque la chaleur émise par notre corps est ‘balayée’ »

 

Territoires

point-v02-1Quant au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut l’hiver est froid et plutôt long, comme vous vous en doutiez! Les vents forts et blizzards sont fréquents dans les Territoires du Nord-Ouest tandis que le Yukon subit un climat plus continental avec de la neige en terrain montagneux et des températures froides. Sur le Nunavut soufflent des vents particulièrement  violents et des blizzards, à cause des caractéristiques de la toundra dans laquelle le territoire se trouve.

« Au-delà du cercle polaire, certains jours ne voient pas le soleil se lever pendant la période hivernale.»


Toutes ces particularités climatiques peuvent vous affecter directement, selon la région où vous habitez :

  • De fortes accumulations de neige peuvent causer des accidents de route et effondrements de toits.
  • Les vents forts génèrent accidents, bris, pannes de courant.
  • La pluie verglaçante occasionne des pannes de courant et de mauvaises conditions routières. Dommages aux propriétés par branches qui tombent.
  • Le froid génère des bris de tuyaux, pousse à l'usage de sources de chaleur alternatives qui peuvent causer des feux.
  • Le gel et le dégel, lorsque la température oscille autour de 0 degré, peut causer des dommages aux toits.
  • Les bourrasques de neige réduisent la visibilité.

Voici quelques ressources pour l’hiver :

-Un guide de survie pour votre maison!

-Quelques trucs pour la conduite hivernale

-Des situations à éviter en auto pendant l’hiver

- Des informations pour faire hiverner votre piscine ou spa

-De la prévention incendies par rapport aux sources de chauffage d’appoint


 

Jonathan possède un baccalauréat et une maîtrise en sciences atmosphériques et océaniques de l’Université McGill. Il a ensuite travaillé deux ans aux États-Unis, plus précisément à Boston, en modélisation de catastrophes naturelles. Il se spécialise en étude des phénomènes météo sévères et les impacts des changements climatiques sur ceux-ci. Son travail vise à mieux comprendre ces phénomènes pour mieux s’y préparer et y faire face.