Conduite hivernale: des trucs d’expert

Beaucoup de conducteurs sont habiles en saison estivale, mais perdent tous leurs moyens avec l’arrivée de l’hiver. Comment devenir un conducteur en contrôle malgré les éléments? Nous avons demandé à Carl Nadeau, expert en conduite Michelin et pilote automobile, de nous donner quelques conseils pour gagner en confiance.

Ce deuxième chapitre se penche spécifiquement sur la conduite hivernale. Pour des trucs de posture et les bonnes habitudes du conducteur, lisez la première partie.

Une mauvaise habitude

À la base, il ne faut jamais sous-estimer les pièges et les défis sur la route : « Les gens entrent dans leur voiture comme par habitude, il y a toujours 4 roues et un volant, ils ne se cassent pas la tête. Malheureusement en hiver  beaucoup de pièges vont apparaître dès qu’ils amorceront leur trajet. Il faut donc s’adapter constamment et rester mentalement éveillé ».

Détecter les risques sur la chaussée

Il faut regarder loin devant nous dans la direction où l’on désire aller : « En regardant loin devant soi, on remarquera souvent un petit quelque chose qui diffèrera et accrochera l’œil et on saura qu’il faut être vigilant. » Dans ces cas il faut ralentir pour anticiper le danger potentiel. «Regarder loin, garder les yeux en mouvement, balayer les miroirs central et de côté. Il faut garder notre cerveau actif, ce qui nous permettra d’identifier les conditions qui peuvent être dangereuses, et de savoir où on doit aller. »

Gérer la glace

La règle d’or, c’est d’éviter tout mouvement brusque. « Les conducteurs arrivent sur une plaque de glace, commencent à déraper et sursautent en donnant un coup pour éviter le dérapage… ce qui a l’effet contraire, c’est-à-dire de lancer le véhicule en perte de contrôle». Il faut simplement limiter les mouvements de volant, garder les roues les plus droites possible, et ralentir graduellement. La voiture pourra décélérer et reprendre de l’adhérence.

La « sloche », pas si inoffensive

« Le problème principal avec la ‘sloche’ c’est son accumulation inégale sur les routes, qui pourra faire bouger la voiture… pas du tout dans la direction désirée par le conducteur ». Un des défis sur une route aux amoncellements de neige mouillée, c’est donc de changer de voie. Passer à la voie d’à côté va secouer la voiture ce qui pourrait lui imprimer une trajectoire imprévue, selon l’adhérence au sol. Il s’agit donc de ralentir avant le changement de voie, faire une manœuvre prudente pour tester les conditions dans la voie de dépassement avant de s’élancer.

Aveuglés par les camions

Vous est-il déjà arrivé de voir quelqu’un s’immobiliser où il a le moins de visibilité en tentant de dépasser un camion en hiver? « Lorsqu’ils arrivent à son niveau, le camion leur projette de la neige, de la glace et de l’eau sur le pare-brise. Il y a une perte de visibilité temporaire, les conducteurs paniquent et restent exactement à l’endroit où ils ne voient rien! On peut parfois en voir rouler pendant 500m à côté d’un poids-lourd. Il n’y a rien de plus dangereux que ça! ». Carl conseille de ralentir pour évaluer le risque avant de dépasser, être certains d’avoir de la marge de manœuvre, et d’accélérer en regardant loin devant durant la manœuvre de dépassement. La perte de visibilité ne durera qu’une fraction de seconde et l’accélération sera continue et contrôlée, en respectant les limites de vitesse!

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Carl suggère finalement de se procurer de bons pneus d’hiver, un produit durable et fiable à considérer comme un investissement pour sa sécurité. Notre vie et celle de nos proches en dépendent, alors mieux vaut économiser ailleurs! Il est aussi idéal de demander à son garagiste de vérifier l’alignement à la pose annuelle des pneus. Mesurer la pression une fois par mois peut aussi éviter des problèmes directionnels en situation d’urgence et une usure inégale! Prenez également le temps d'appeler votre assureur auto pour être sûr d'être bien protégé en cas de pépin.

Bonne route!

Cet article fait partie de notre dossier spécial sur les voitures
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